« Laisse le pleurer ça lui fait les poumons », « Laisse le pleurer, il apprend à se calmer seul », « Ça ne peut pas lui faire de mal de pleurer un peu »

En tant que parents ou futurs parents, vous allez être confronté aux pleurs de votre bébé. Une question persiste : dois-je laisser pleurer mon bébé ? 

Aujourd’hui, nous allons vous présenter le développement du cerveau de votre enfant afin de comprendre les répercussions négatives que cela provoque. Nous vous apporterons également des conseils pour agir lors des pleurs et surtout lorsque vous vous sentez surmené.

Le cerveau du bébé et de l’enfant

Les 5 premières années de la vie d’un enfant sont déterminantes pour le développement du cerveau de l’enfant. 

À la naissance, un enfant dispose de 100 milliards de neurones, responsables de transmettre l’information nerveuse. Le cerveau dispose également de presque autant de cellules gliales, qui permettent le bon fonctionnement des neurones. Ainsi, le cerveau de l’être humain est moins développé que chez les autres primates. En effet, la plupart des neurones ne sont pas encore reliés les uns aux autres lorsque l’enfant vient au monde. La maturation du cerveau de l’être humain se fait au fur et à mesure des premières années de vie. C’est en réponse aux stimulations provenant de son environnement que les neurones se connecteront, cela créera une synapse (connexion entre deux neurones). Petit à petit, par le biais de nouvelles découvertes et grâce à l’environnement qui entoure votre enfant, des réseaux de neurones se créer. Des connexions se forment, d’autres se renforcent, d’autres s’affaiblissent et certaines disparaissent. 

Vers 1 an, le cerveau atteint 2/3 de sa taille adulte. Bien que tout petit, il est déjà très actif ! De & an à 3 ans, la multiplication des circuits de neurones offre à l’enfant de nouvelles habilitées. Au niveau du cortex-préfrontal, on trouve le siège des fonctions exécutives. Le développement de cette zone permet à l’enfant de contrôler sa pensée ainsi que ses actions. L’objectif étant d’attendre un but précis. Ce développement comprends la mémoire, l’anticipation, le raisonnement logique, l’initiative ou encore le contrôle cognitif par exemple.

Ainsi, en fonction du développement de votre enfant, son cerveau est insuffisamment développement afin qu’il soit capable de faire ce que l’on peut appeler un caprice. Un caprice est défini comme « Volonté soudaine, irréfléchie et changeante de quelqu’un, lubie » Larousse.

Les pleurs, son moyen de communication

Au début de la vie de bébé, son unique moyen de communiquer avec vous est de pleurer.  Par ailleurs, ses émotions l’envahissent rapidement. Lorsqu’il aura faim, chaud ou un quelconque désagrément, il vous le fera savoir grâce à ses pleurs. Votre enfant est totalement dépendant de vous. Avec le temps, vous allez identifier ses pleurs et les associer à des besoins. Néanmoins, il arrive de ne pas comprendre les pleurs de son enfant ou bien de les comprendre mais de ne pas trouver de solution. Par exemple, votre bébé pleure dès que vous le mettez dans son lit. Vous pouvez vous dire qu’il n’a pas sommeil. Mais il peut signaler un mal de ventre, une veilleuse trop lumineuse ou n’importe quel autre problème. 

La méthode des 5/10/15 ou méthode Ferber conseille aux parents de patienter quelques minutes avant d’aller consoler bébé. À chaque fois que vous souhaitez retourner le voir, cette méthode inique d’attendre un peu plus. Cette méthode d’attente progressive n’est pourtant pas sans conséquence.

Les conéquences de ses pleurs ignorés

Comme nous l’avons expliqué plus tôt, le cerveau de bébé se développe sans cesse. Lorsque bébé pleure, ses glandes surrénales libèrent du cortisol, plus connu sous le nom d’hormone du stress. Si vous laissez bébé pleurer, son taux de cortisol augmente. Un stress prolongé peut avoir des effet toxique sur le cerveau de l’enfant. Produit en grande quantité, l’hormone du stress peut stagner dans le cerveaux plusieurs heures voire plusieurs jours. Cela vient ainsi nuire aux structures du cerveau, alors en plein développement. Sur la durée, cela peut endommager son système nerveux central, sa croissance et/ou son potentiel d’apprentissage. À l’âge adulte, cela peut également générer des problèmes affectifs, des troubles du sommeil, de l’anxiété voire un stress chronique.

Au contraire, dès lors que bébé se sent consolé et entouré, son taux de cortisol diminue. Le cerveau produit alors l’hormone de l’attachement mais aussi du bonheur, l’ocytocine. Par ailleurs, cela développe de nouvelles connexions nerveuses, permettant ainsi à l’enfant de s’adapter un petit peu mieux par la suite.

    Que faire pour calmer mon bébé ?

    Lorsque votre enfant pleure, il a besoin de se sentir rassuré et protégé. Offre lui un contact physique afin de permettre au cortisol de diminuer et a l’ocytocine de prendre le relais. Bisous, câlins, caresses ou autres petites attentions seront les bienvenus pour votre enfant. 

    Néanmoins, attention à ne pas juste donner la tétine à son enfant lorsqu’il pleure. Votre bébé ne pleure pas sans raison, il est important de commencer par chercher la cause des pleures et de le calmer avant de donner la tétine. D’autant plus qu’en grandissant, il est difficile de se séparer de la tétine.

    Je perds le contrôle, que dois-je faire ?

    Les pleurs répétés de votre bébé peuvent être très éprouvants. Lorsque vous vous sentez dépassés, demandez de l’aide. Il n’est pas grave d’avoir besoin d’aide. Bien que merveilleux, être parent est aussi fatiguant et parfois difficile. Il est préférable d’allonger votre enfant sur le dos dans son lit puis quitter la chambre. Le risque, si vous ne le faites pas, est de secouer votre bébé. Cet acte est très dangereux. Le cerveau bascule d’avant en arrière et cogne contre les os du crâne, ce qui engendre d’importantes lésions.

    Conclusion

     

    Pour le bon développement de votre enfant, il ne faut pas le laisser pleurer. Que ce soit 5 minutes ou 15, votre bébé ne perçoit aucun intérêt pédagogique et n’a pas la notion du temps. Il est essentiel de prendre le temps de le comprendre et de le calmer. Cela lui offrira la possibilité de mieux grandir et lui évitera beaucoup de stress. Néanmoins, il peut vous arriver de perdre pied et c’est une situation face à laquelle il ne faut pas culpabiliser. Demandez de l’aide autour de vous afin de gérer au mieux certaines situations.  

    Article rédigé par Manon BASSIÈRE