Les terreurs nocturnes sont des troubles du sommeil provoquant des comportements anormaux et indésirables pendant le sommeil. Elles peuvent être très impressionnantes pour les parents, mais elles sont souvent sans danger pour l’enfant.

Qu’est-ce qu’une terreur nocturne ?

Une terreur nocturne est une parasomnie, c’est-à-dire un trouble du sommeil provoquant des comportements anormaux et indésirables pendant le sommeil.

Une terreur nocturne survient généralement en début de nuit, 1 à 2 heures après s’être endormi, durant la phase de sommeil lent profond d’un cycle de sommeil. Elle peut aussi survenir plus tard dans la nuit, lorsqu’un cycle de sommeil recommence.

Ce trouble du sommeil est facilement reconnaissable à sa brutalité et sa soudaineté.

Lors d’une terreur nocturne, l’enfant peut :

  • Se redresser brusquement dans son lit, s’asseoir, marcher en ayant les yeux grands ouverts. Les terreurs nocturnes sont souvent accompagnées d’un phénomène de somnambulisme.
  • Être paniqué, agité, agressif, crier, hurler, pleurer et avoir des propos incohérents.
  • Être en sueur, avoir les joues rouges, avoir une respiration rapide et le cœur qui bat vite.
  • Ne pas supporter le contact physique et se débattre lorsqu’on tente de le toucher pour le calmer.
  • Être perdu et inquiet s’il est réveillé pendant la terreur nocturne, surtout si les parents semblent troublés par ce qu’il vient de se passer.

L’enfant qui fait une terreur nocturne est toujours en train de dormir à ce moment-là, même s’il est agité. Il n’a donc pas conscience de ses actes et de la présence de ses parents. Une fois la crise passée, l’enfant se recouche généralement tout seul dans son lit. À son réveil, il n’a aucun souvenir de ce qui s’est passé durant la nuit (sauf cas exceptionnels).

Une terreur nocturne dure généralement quelques minutes, mais elle peut durer plus longtemps (20 minutes environ).

Les terreurs nocturnes touchent principalement les enfants entre 18 mois et 6 ans, avec un pic entre 3 et 4 ans. Environ 6% des enfants sont touchés par ce trouble du sommeil.


PS : Il est important de ne pas confondre une terreur nocturne avec un cauchemar. Ce dernier survient durant la phase de sommeil paradoxal, à la fin d’un cycle de sommeil. De plus, un enfant qui fait un cauchemar peut s’en souvenir à son réveil et être envahi par une peur qui peut être apaisée grâce aux réconforts de ses parents. Alors que pendant une terreur nocturne, l’enfant est inconsolable et ne se souvient de rien à son réveil.

Quelles sont les causes des terreurs nocturnes ?

Les terreurs nocturnes peuvent être liées à :

  • Un manque de sommeil : une irrégularité dans les heures de sommeil, un changement de rythme, l’arrêt de la sieste…
  • De mauvaises ou inhabituelles conditions pour dormir qui peuvent perturber le sommeil de l’enfant : un environnement trop bruyant, trop chaud, une envie de faire pipi, dormir dans un lit différent, pratiquer une activité physique juste avant de dormir…
  • Des changements dans le quotidien qui peuvent engendrer un malaise psychologique chez l’enfant : une naissance, un déménagement, une séparation, un changement de crèche ou d’école, un décès…
  • Des prédispositions génétiques : les terreurs nocturnes peuvent être héréditaires.
  • Certaines maladies infectieuses accompagnées de fièvre, des difficultés respiratoires (comme l’asthme et l’apnée du sommeil), la prise de certains médicaments qui agissent sur le système nerveux…

Que faire si mon enfant fait une terreur nocturne ?

Voir son enfant faire une terreur nocturne peut être inquiétant et impressionnant pour les parents. Toutefois, la meilleure chose à faire pendant une terreur nocturne est d’intervenir le moins possible.

Si votre enfant fait une terreur nocturne, il faut veiller à :

  • Ne pas le réveiller : même si votre enfant semble terrifié, il est déconseillé de le réveiller, car il risque d’avoir peur et d’être totalement perdu, étant donné qu’il n’a pas conscience qu’il est en train de faire une terreur nocturne.
    Vous pouvez essayer d’apaiser votre enfant en lui parlant doucement et tendrement ou bien en lui chantonnant une berceuse. Il peut ne pas réagir à votre intervention, voire la rejeter. Si c’est le cas, arrêtez immédiatement et attendez patiemment que la crise cesse.
  • Éviter de le toucher pour le consoler : votre enfant risque de se débattre si vous tentez de le toucher pour l’apaiser, car il n’a pas conscience de votre présence.
  • S’assurer qu’il ne se blesse pas : vous devez veiller à ce que votre enfant ne tombe pas de son lit, ne se cogne pas…
  • Ne pas lui parler de la terreur nocturne le lendemain matin : votre enfant n’a aucun souvenir de sa terreur nocturne, lui en parler risque d’engendrer une peur de s’endormir.
  • Ne pas avoir l’air perturbé s’il se réveille pendant la terreur nocturne : si vous avez réveillé votre enfant pour une quelconque raison pendant la crise ou s’il se réveille parce qu’il est tombé ou s’est cogné, évitez d’avoir l’air bouleversé, car il risque de s’inquiéter pour vous. Raccompagnez-le tranquillement dans son lit pour qu’il puisse se rendormir. S’il a du mal à s’endormir, vous pouvez rester à ses côtés pour lui lire une histoire, lui faire un câlin, lui chanter une berceuse… sans lui laisser croire que quelque chose de grave est arrivé.

Les terreurs nocturnes sont-elles dangereuses ?

Les terreurs nocturnes sont passagères et sans danger pour l’enfant. Cependant, si les terreurs nocturnes sont fréquentes (plusieurs fois par semaine) et persistent dans le temps (plusieurs mois), elles ne doivent pas être négligées, car cela peut être le signe d’un mal-être psychologique. Dans ce cas, il est préférable de consulter un pédiatre.

Comment prévenir les terreurs nocturnes ?


Pour limiter les terreurs nocturnes chez l’enfant, il faut veiller à :

  • Respecter les besoins de sommeil de l’enfant : le nombre d’heures de sommeil varie selon l’âge de l’enfant :
    • de 0 à 3 mois : entre 14 et 17 heures par jour,
    • de 4 à 11 mois : entre 12 et 15 heures par jour,
    • de 1 à 2 ans : entre 11 et 14 heures par jour,
    • de 3 à 5 ans : entre 10 et 13 heures par jour,
    • de 6 à 13 ans : entre 9 et 11 heures par jour.
  • Avoir des rythmes de vie et de sommeil régulier : il est recommandé de maintenir une régularité dans les heures du lever, du coucher et de la sieste (si l’enfant en fait encore). Si les rythmes de vie et de sommeil varient en permanence, l’enfant risque d’être fatigué et donc être plus susceptible de faire des terreurs nocturnes.
  • Être dans des conditions propices au sommeil : pour dormir dans les meilleures conditions, la chambre de l’enfant doit être éloignée du bruit, peu éclairée et avoir une température située entre 18°C et 20°C. L’enfant doit être habillé confortablement, ne pas avoir envie de boire, ni de faire pipi. Les activités stimulantes et le temps devant les écrans doivent être limités à l’approche du coucher. Instaurer un rituel agréable 15 à 30 minutes avant l’heure du coucher permet également à l’enfant de se relaxer et d’avoir un sommeil réparateur (lire une histoire, chanter une berceuse, faire des exercices de relaxation…).
  • Éviter les situations stressantes pour l’enfant : si l’enfant est stressé ou angoissé par des changements dans sa vie quotidienne (naissance, séparation des parents, changement d’école…), il est conseillé d’en parler avec lui afin de comprendre ce qui le préoccupe et de le rassurer.

Si les terreurs nocturnes persistent, qu’elles sont fréquentes, intenses et dangereuses pour l’enfant, une autre solution est possible : les réveils programmés. C’est une méthode qui est aussi utilisée pour le somnambulisme, qui consiste à réveiller l’enfant 15 à 30 minutes avant l’heure moyenne où commencent les terreurs nocturnes pour les empêcher de se manifester. Laissez l’enfant réveillé pendant 5 minutes, le temps de l’emmener aux toilettes ou bien de boire un verre d’eau par exemple, puis recouchez-le. Vous pouvez utiliser cette méthode pendant 1 mois. Si les terreurs persistent toujours, il est conseillé de consulter un médecin.


Conclusion

Les terreurs nocturnes sont des troubles du sommeil qui peuvent être très impressionnants pour les parents, mais qui sont souvent passagers et sans danger pour l’enfant.

Les terreurs nocturnes liées à un manque de sommeil ou à un mal-être psychologique peuvent être limitées en adoptant une bonne hygiène de vie et en limitant les situations stressantes chez l’enfant. Si les terreurs nocturnes sont fréquentes, intenses et persistent, il est conseillé de consulter un médecin.

Article rédigé par Coralie DUPONT

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